Isabelle Hayeur (Montréal)
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bio |
Isabelle Hayeur vit et travaille à Montréal.
Elle a obtenu un baccalauréat en arts plastiques de l'Université
du Québec à Montréal en 1996. si/jamais est sa
première interactive. Son travail nous invite à réfléchir
sur les états du paysage et les nombreuses mutations (réelles
ou simulées) que peut lui faire subir la technologie. Elle a
exposé ses photomontages numériques au Québec et
au Canada lors d'expositions solos et de groupe et présenté
ses bandes vidéo dans de nombreux festivals. Elle est aussi membre
de Perte de signal (http://www.elfe.com/signal),
un collectif en art médiatique qui s'affiche sur le web depuis
1997. |
si/jamais |
C'est à titre de spectateurs/touristes que nous sommes projetés dans l'univers paradoxal de si/jamais. Nous y faisons un voyage déroutant à travers une série d'images qui se dérobent sous le toucher. Mirages, illusions, notre regard hésite, puis plonge dans des lieux situés à la limite du vraisemblable. C'est à partir de prises de vues réalisées
dans des terrains vagues et sur le bord de la mer que cette oeuvre a
été construite. Elles ont été retouchées,
manipulées, truquées pour créer de nouveaux paysages.
Les espaces hybrides qui en résultent - entre la zone et la carte
postale - nous mettent en face du monde de plus en plus malléable
que devient notre propre univers. Ces paysages incertains nous surprennent
et nous confrontent; l'étrangeté et l'inattendu qui habite
ces images devient une intrigue pour celui qui les regarde. Ils témoignent
de notre goût pour le grandiose et rappellent cet univers du paysage-spectacle
auquel nous habituent les médias. |
présentation |
Jeudi, 3 février, 19h30, Salle Fernand-Séguin, Cinémathèque québécoise En français. Mon travail de l'imagerie numérique a pour origine des questions liées à l'aménagement du paysage. Je documente des terrains vagues, des espaces périurbains, des sites industriels abandonnés et des environnements "naturels" modifiés. J'interviens par la suite sur mes prises de vue, je les trafique, les travestis pour leur ajouter quelque chose d'inattendu et d'inhabituel. Les paysages qui en résultent entretiennent un rapport singulier avec le réel : ils nous proposent un monde situé à la limite du vraisemblable. L'espace hautement médiatisé que
nous habitons tend à faire disparaître les frontières
physiques et temporelles qui constituent le propre de l'univers réel.
Nos perceptions sont investies par les moyens de la culture technique.
Elle transforme, condense, reconduit celles-ci vers un monde oû
réalité et fiction se mêlent de façon de
plus en plus inextricable. Un nouvel ordre du monde s'aménage
peu à peu, le paysage qui en est issu est un lieu hors du temps
et de l'espace. Dans notre contexte culturel cette nouvelle catégorie
d'image se donne à voir comme celles qui nous sont familiaires.
Son "réalisme" est troublant puisqu'il nous montre
avec quelle facilité on peut créer des illusions convaincantes.
La recomposition des paysages par les techniques de transformation de
l'image met en évidence notre capacité à agir sur
le monde et à intervenir sur le cours des choses. Comme autant
de possibles ces paysages de nulle part, partout, ailleurs soulèvent
la question de la responsabilité de nos aménagements et
de nos imaginaires. |
Isabelle Hayeur |
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