APPEL À PROJETS

 

Les HTMlles : Festival féministe d’arts médiatiques + de culture numérique
12e édition, du 3 au 6 novembre 2016, Montréal

Date limite : 4 janvier 2016

THÈME : CONDITIONS DE CONFIDENTIALITÉ

Les discussions actuelles sur la confidentialité sont alimentées par le rôle que jouent les nouvelles technologies dans la mise en place de formes modernes de surveillance individuelle, corporative et étatique. En 2013, Edward Snowden révélait que la National Security Agency (NSA) aux États-Unis gère de nombreux programmes de surveillance à l’échelle mondiale ciblant des gouvernements, des entreprises et des populations civiles, tant dans le pays qu’à l’étranger. En conséquence, tout ce que le monde soupçonnait s’est officialisé : nous – consommateur-rice-s de technologies – sommes surveillé-e-s, écouté-e-s, tracé-e-s et suivi-e-s en temps réel par l’entremise de nos ordinateurs et gadgets personnels.

Au moment où nous parlons au téléphone ou écrivons avec l’aide d’un clavier, les programmes de surveillance de masse collectent nos données personnelles et nos méga-données. De plus, la fuite d’informations classifiées et divulguées par Snowden a révélé que le problème s’étendrait au-delà de la NSA, reliant l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et le Royaume-Uni au sein d’une alliance de renseignement connue sous le nom des “cinq yeux”.

Ces révélations ont donné lieu à un large éventail de préoccupations concernant la confidentialité au 21e siècle, non seulement sur le plan politique, mais aussi dans les sphères les plus intimes de la vie quotidienne. Pour cette douzième édition, Les HTMlles invite ainsi des artistes, des universitaires et des technologues à s’intéresser de façon créative au concept de confidentialité tout comme à imaginer et imager les “conditions d’utilisation” d’une confidentialité tant individuelle que collective qui sont requises afin de résister aux anciennes et nouvelles formes de marginalisation et d’oppression.

Trois approches principales structurent la façon dont nous envisageons cette édition du festival sans toutefois s’y limiter :

  • Surveillance et violations de la vie intime : d’hier à aujourd’hui
  • Le contrôle : (re)prendre ou laisser aller?
  • Intimité et soin

 

SURVEILLANCE ET VIOLATIONS DE LA VIE INTIME : D’HIER À AUJOURD’HUI

Les révélations de Snowden ne brossent qu’un tableau partiel des violations de la confidentialité qui existaient avant même l’apparition des nouveaux médias, le 11 septembre 2001 ou la guerre contre le terrorisme. En tant qu’instruments de contrôle colonial et capitaliste, les technologies antérieures – telles que la photographie, la collecte de données, les protocoles médicaux, le maintien de l’ordre, les systèmes pénitentiaires ou les pensionnats – révèlent la longue histoire de violations de la vie privée. Des communautés marginalisées – dont les femmes, les corps racisés, les personnes handicapées ainsi que les immigrant-e-s et les réfugié-e-s – ont vu (et voient encore) leur vie privée envahie par de nombreux acteurs étatiques et non étatiques. Comme nous le rappellent des universitaires féministes, la vie intime est une forme de privilège, un droit qui n’est pas accordé également à tous-tes. Nous encourageons des projets qui cherchent à déchiffrer et à interroger les concepts de surveillance et de confidentialité à travers un large spectre historique et géographique.

 

CONTRÔLE ET POUVOIR

Lorsque nous cliquons sur le bouton “accepter les règles d’utilisation” au moment de la mise à jour de nos logiciels, d’applications mobiles et d’autres applications de carte de crédit, nous acceptons les conditions de confidentialité inscrites dans les normes, matériel informatique et politiques des entreprises de la plupart de nos produits de base. Comment la simple exécution de ce consentement masque-t-elle des questions plus profondes de contrôle et de pouvoir? De quelle manière les nouvelles technologies ont rendu possible l’existence d’une “société de contrôle”? Ou, inversement, comment ont-elles ouvert la porte à des mouvements diversifiés et décentralisés de défense et de justice sociale? Nous cherchons des projets qui explorent comment le contrôle et l’agentivité s’articulent autour des nouvelles technologies, des médias et des corps, et comment les conditions de confidentialité sont négociées dans la vie quotidienne.

 

INTIMITÉ ET SOIN

Qu’est-ce qui est en jeu lorsque nous “partageons” volontairement notre vie privée? Lorsque nous “aimons” les conditions d’utilisation de notre visibilité? Comment définissons-nous la vie privée à notre époque et comment pouvons-nous engager un dialogue éthique plus complexe à propos de nos décisions et de nos droits? Quelles violations de la vie privée sommes-nous prêt-e-s à accepter afin de nous connecter à une communauté plus large, ou même simplement par commodité comme dans le cas des données de localisation? En outre, que pouvons-nous conclure à l’heure actuelle advenant la décision de ne pas nous battre pour définir nos propres “conditions d’utilisation” de confidentialité et d’intimité? Nous sommes à la recherche de projets qui interrogent les dynamiques personnelles et interpersonnelles de l’intimité dans la société contemporaine.

Globalement, l’équipe du festival pose la question suivante : qu’est-ce que la confidentialité? Comment cette notion a-t-elle été reformulée au cours des dernières décennies et comment pouvons-nous la rattacher à l’historique importante des “anciens” médias ainsi que de l’atteinte au droit à la vie privée des communautés vulnérables? Comment les approches féministes, queer et anti-oppressives peuvent-elles nous renseigner sur les problématiques de contrôle et d’agentivité? Comment nos pratiques et nos pensées collectives et personnelles peuvent-elles devenir des moyens de définition des conditions d’utilisation de la confidentialité et de l’intimité, ici et maintenant?

 

CE QUE NOUS CHERCHONS

Les HTMlles 12 est à la recherche de soumissions excentriques, critiques, drôles et poétiques qui, à cette époque de surexposition et d’hypervisibilité, engendrent des débats autour de la notion de confidentialité de manière créative. Nous sommes intéressé-e-s par des projets qui évaluent et expriment les “conditions d’utilisation” de notre confidentialité ainsi que ses coûts. Nous cherchons des propositions critiques et créatives, inspirées par – mais pas exclusivement – le féminisme, le cyberféminisme, les études queer, les études critiques sur l’ethnicité et les études des incapacités. Nous croyons que les pratiques et les méthodologies féministes peuvent recadrer les “conditions d’utilisation” de la confidentialité qui sont débattues aujourd’hui et qu’elles peuvent participer à la mise en forme des conditions d’utilisation de notre confidentialité et intimité que ce soit en ligne ou hors ligne.

Les HTMlles 12 accueille des propositions de projets d’artistes, de commissaires, d’activistes s’identifiant comme dissident-e-s, femmes, trans et s’inscrivant dans une perméabilité des genres, ainsi que de collectifs et d’organisations.

Exemples de médias / formats : oeuvre interactive, net art, art électronique et audio, art radiophonique, art vidéo, installation, médias géolocalisés, animation 3D, l’art du jeu vidéo, la réalité augmentée, oeuvre numérique à trame narrative, court métrage, bio art, interventions publiques, pratiques du libre et ancrées dans la communauté, performances et pratiques interdisciplinaires, ateliers, discussions et tables rondes – ou quelque chose de tellement audacieux que nous n’en avons même pas encore entendu parler…

 

< Retour

APPEL À PROJETS

 

Les HTMlles : Festival féministe d’arts médiatiques + de culture numérique
12e édition, du 3 au 6 novembre 2016, Montréal

Date limite : 4 janvier 2016

THÈME : CONDITIONS DE CONFIDENTIALITÉ

Les discussions actuelles sur la confidentialité sont alimentées par le rôle que jouent les nouvelles technologies dans la mise en place de formes modernes de surveillance individuelle, corporative et étatique. En 2013, Edward Snowden révélait que la National Security Agency (NSA) aux États-Unis gère de nombreux programmes de surveillance à l’échelle mondiale ciblant des gouvernements, des entreprises et des populations civiles, tant dans le pays qu’à l’étranger. En conséquence, tout ce que le monde soupçonnait s’est officialisé : nous – consommateur-rice-s de technologies – sommes surveillé-e-s, écouté-e-s, tracé-e-s et suivi-e-s en temps réel par l’entremise de nos ordinateurs et gadgets personnels.

Au moment où nous parlons au téléphone ou écrivons avec l’aide d’un clavier, les programmes de surveillance de masse collectent nos données personnelles et nos méga-données. De plus, la fuite d’informations classifiées et divulguées par Snowden a révélé que le problème s’étendrait au-delà de la NSA, reliant l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et le Royaume-Uni au sein d’une alliance de renseignement connue sous le nom des “cinq yeux”.

Ces révélations ont donné lieu à un large éventail de préoccupations concernant la confidentialité au 21e siècle, non seulement sur le plan politique, mais aussi dans les sphères les plus intimes de la vie quotidienne. Pour cette douzième édition, Les HTMlles invite ainsi des artistes, des universitaires et des technologues à s’intéresser de façon créative au concept de confidentialité tout comme à imaginer et imager les “conditions d’utilisation” d’une confidentialité tant individuelle que collective qui sont requises afin de résister aux anciennes et nouvelles formes de marginalisation et d’oppression.

Trois approches principales structurent la façon dont nous envisageons cette édition du festival sans toutefois s’y limiter :

  • Surveillance et violations de la vie intime : d’hier à aujourd’hui
  • Le contrôle : (re)prendre ou laisser aller?
  • Intimité et soin

 

SURVEILLANCE ET VIOLATIONS DE LA VIE INTIME : D’HIER À AUJOURD’HUI

Les révélations de Snowden ne brossent qu’un tableau partiel des violations de la confidentialité qui existaient avant même l’apparition des nouveaux médias, le 11 septembre 2001 ou la guerre contre le terrorisme. En tant qu’instruments de contrôle colonial et capitaliste, les technologies antérieures – telles que la photographie, la collecte de données, les protocoles médicaux, le maintien de l’ordre, les systèmes pénitentiaires ou les pensionnats – révèlent la longue histoire de violations de la vie privée. Des communautés marginalisées – dont les femmes, les corps racisés, les personnes handicapées ainsi que les immigrant-e-s et les réfugié-e-s – ont vu (et voient encore) leur vie privée envahie par de nombreux acteurs étatiques et non étatiques. Comme nous le rappellent des universitaires féministes, la vie intime est une forme de privilège, un droit qui n’est pas accordé également à tous-tes. Nous encourageons des projets qui cherchent à déchiffrer et à interroger les concepts de surveillance et de confidentialité à travers un large spectre historique et géographique.

 

CONTRÔLE ET POUVOIR

Lorsque nous cliquons sur le bouton “accepter les règles d’utilisation” au moment de la mise à jour de nos logiciels, d’applications mobiles et d’autres applications de carte de crédit, nous acceptons les conditions de confidentialité inscrites dans les normes, matériel informatique et politiques des entreprises de la plupart de nos produits de base. Comment la simple exécution de ce consentement masque-t-elle des questions plus profondes de contrôle et de pouvoir? De quelle manière les nouvelles technologies ont rendu possible l’existence d’une “société de contrôle”? Ou, inversement, comment ont-elles ouvert la porte à des mouvements diversifiés et décentralisés de défense et de justice sociale? Nous cherchons des projets qui explorent comment le contrôle et l’agentivité s’articulent autour des nouvelles technologies, des médias et des corps, et comment les conditions de confidentialité sont négociées dans la vie quotidienne.

 

INTIMITÉ ET SOIN

Qu’est-ce qui est en jeu lorsque nous “partageons” volontairement notre vie privée? Lorsque nous “aimons” les conditions d’utilisation de notre visibilité? Comment définissons-nous la vie privée à notre époque et comment pouvons-nous engager un dialogue éthique plus complexe à propos de nos décisions et de nos droits? Quelles violations de la vie privée sommes-nous prêt-e-s à accepter afin de nous connecter à une communauté plus large, ou même simplement par commodité comme dans le cas des données de localisation? En outre, que pouvons-nous conclure à l’heure actuelle advenant la décision de ne pas nous battre pour définir nos propres “conditions d’utilisation” de confidentialité et d’intimité? Nous sommes à la recherche de projets qui interrogent les dynamiques personnelles et interpersonnelles de l’intimité dans la société contemporaine.

Globalement, l’équipe du festival pose la question suivante : qu’est-ce que la confidentialité? Comment cette notion a-t-elle été reformulée au cours des dernières décennies et comment pouvons-nous la rattacher à l’historique importante des “anciens” médias ainsi que de l’atteinte au droit à la vie privée des communautés vulnérables? Comment les approches féministes, queer et anti-oppressives peuvent-elles nous renseigner sur les problématiques de contrôle et d’agentivité? Comment nos pratiques et nos pensées collectives et personnelles peuvent-elles devenir des moyens de définition des conditions d’utilisation de la confidentialité et de l’intimité, ici et maintenant?

 

CE QUE NOUS CHERCHONS

Les HTMlles 12 est à la recherche de soumissions excentriques, critiques, drôles et poétiques qui, à cette époque de surexposition et d’hypervisibilité, engendrent des débats autour de la notion de confidentialité de manière créative. Nous sommes intéressé-e-s par des projets qui évaluent et expriment les “conditions d’utilisation” de notre confidentialité ainsi que ses coûts. Nous cherchons des propositions critiques et créatives, inspirées par – mais pas exclusivement – le féminisme, le cyberféminisme, les études queer, les études critiques sur l’ethnicité et les études des incapacités. Nous croyons que les pratiques et les méthodologies féministes peuvent recadrer les “conditions d’utilisation” de la confidentialité qui sont débattues aujourd’hui et qu’elles peuvent participer à la mise en forme des conditions d’utilisation de notre confidentialité et intimité que ce soit en ligne ou hors ligne.

Les HTMlles 12 accueille des propositions de projets d’artistes, de commissaires, d’activistes s’identifiant comme dissident-e-s, femmes, trans et s’inscrivant dans une perméabilité des genres, ainsi que de collectifs et d’organisations.

Exemples de médias / formats : oeuvre interactive, net art, art électronique et audio, art radiophonique, art vidéo, installation, médias géolocalisés, animation 3D, l’art du jeu vidéo, la réalité augmentée, oeuvre numérique à trame narrative, court métrage, bio art, interventions publiques, pratiques du libre et ancrées dans la communauté, performances et pratiques interdisciplinaires, ateliers, discussions et tables rondes – ou quelque chose de tellement audacieux que nous n’en avons même pas encore entendu parler…

 

< Retour

Une production du Studio XX. Le contenu de ce site est protégé par le droit d'auteur. Reproduction interdite.