Eva Quintas + Mitsiko Miller (Montreal)
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bio e. quintas |
Après des études universitaires
en littérature et en photographie, elle a participé depuis
1990 à de nombreuses expositions au Québec, au Mexique
et en Europe. Son travail actuel est partagé entre ses propres
projets qui revisitent la photographie de voyage et sa collaboration
à un photoroman littéraire et plurimédia , Liquidation,
qu'elle développe depuis 1994 avec l'écrivain Michel Lefebvre
(http://www.AgenceTopo.qc.ca/liquidation).
Elle plonge en 1997 dans la création Internet, en réalisant
les épisodes Web de Liquidation et en participant à la
réalisation de divers cyber-reportages culturels. |
bio m. miller |
Née à Sherbrooke en 1971 d'un père
québécois et d'une mère japonaise, Mitsiko Miller
est un enfant du monde au coeur rebelle: elle n'aime pas faire les choses
comme il le faut. Quoi de surprenant lorsqu'on vient d'une famille d'excentriques!
Depuis le début des années 1990, Mitsiko s'intéresse
à la musicalité des mots (littérature orale) ainsi
qu'à la multidisciplinarité. Pour elle, rien n'est coulé
dans le béton: sa démarche artistique quoique s'inspirant
toujours de la tradition orale, intégre constamment de nouveaux
éléments qui font de son travail une entreprise en évolution
continuelle. Déjà, on l'a entendu lire des textes transgéniques,
mariant les langues officielles (un sacrilège!), faire des croisements
d'écriture, combinant le niveau littéraire au jargon de
rue; ou encore des monologues étranges, des poèmes sonores
entrelacés de mouvements... Le style hybride qui en découle,
combiné à une approche scénique dynamique lui ont
valu une rÈputation sans conteste dans la scène littéraire.
Avec une plume cynique, Mitsiko est réputée pour avoir
un humour vitriolé. Sa voix se fait entendre dans le ICI, le
magazine Night Life, et d'autres projets relatifs à l'écriture.
Ses passions sont avant tout les mots, la musique électronique
et les gens. Montréal, sa ville d'adoption depuis plus de 25
ans, est selon elle, un véritable laboratoire d'idées,
oû malgré son horaire chargé, elle prend le temps
d'épier ses cobayes: les matantes, les petites filles, les chiens,
les machos, les fous et même les lépreux... Pourquoi? Parce
qu'ils SONT sa source d'inspiration; une critique humoristique des relations
interpersonnelles et des valeurs sociales en découle inévitablement.
Au fil des ans, Mitsiko s'est impliquée activement dans le milieu
de la littérature orale organisant ses soirées de littérature
orale, La Vache Enragée (1995-1999), produisant livres et CD
et couvrant la scËne dans les médias (Mirror, ICI et CBC).
Mais aujourd'hui, Mitsiko prÈfËre consacrer la plupart de
son temps à la création. Ayant complété
son premier livre (Le Coeur en Orbite, 1999) et un projet Web avec la
photographe Eva Quintas (Carnages, 1999) elle prépare à
l'heure actuelle une performance multidisciplinaire englobant des oralités
et des éléments visuels et sonores avec le musicien DJ
Ram (été 2000). |
Carnages |
Carnages est élaboré autour des
multiples connotations et imageries de l'anthropophagie et du cannibalisme.
Avec un ton résolumment parodique, les auteures contruisent plusieurs
courtes histoires abordant la négritude, la guerre, le corps,
la nourriture comme espaces symboliques de résistance et d'assimilation. |
présentation
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Mercredi, 2 février, 19h30, Salle Fernand-Séguin,
Cinémathèque québécoise Le projet Carnages parmi ses multiples hyperliens, superpose la fiction et le documentaire dans un univers sinistre où le désir de l'autre devient consommation, ingestion, digestion et annihilation. À travers la visite du site, la symbolique du cannibalisme sera dévoilée sous ses diverses formes. La figure du cannibale hante l'histoire occidentale, donnant lieu à un corpus prolifique qui s'ancre dans la mythologie classique, traverse la littérature populaire et orale, l'art et la théorie, s'adaptant au gré des courants philosophiques et politiques des époques. Le Cannibale, ce 'fantôme de l'Europe' est un construit de la colonialisation: modèle abject ou emblème du renouveau, il répond aux justifications et aux querelles de la conquête. À cette figure s'oppose celle de l'Anthropophage culturel qui pratique quant à lui une dévoration symbolique et rituelle. L'Anthropophage revisite le passé et le projette dans le futur, dans une vision circulaire de l'histoire. Aujourd'hui, oû les questions d'identité et l'hybridité sont les lieux communs du postmodernisme, de la globalisation, des DJ et du Web, le cannibale comme l'anthropophage resurgissent et se réimposent comme pratiques, symboles et métaphores de nos sociétés affamées, comestibles et voraces. Carnages n'est pas sans faire allusion à la nature vorace et parfois malicieuse du Web ainsi qu'au potentiel d'appropriation immense que signifie la technologie numérique. Ainsi un aspect sans doute plus important de ce projet qui serait exploré durant la conférence serait celles de la consommation de culture exécutée sur web: sauvegarder une page, mettre un bookmark, sauvegarder une image reliée à un site visité, sont devenue des gestes d'anthropophagie inconscient que nous exécutons dans le but d'enrichir notre 'culture' générale. |
Mitsiko Miller |
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