Isabel Chang : HIGH : RISE

High:Rise
HIGH : RISE

Comme médium, le W3 m'apparaît idéal comme cadre conceptuel de mon travail, inspiré philosophiquement du roman de J.G. Ballard, High-Rise [1975]. Plus qu'un commentaire socioculturel sur la condition humaine dans un environnement accéléré par la technologie, High-Rise a concouru, depuis sa publication, au développement d'un certain discours théorique sur l'idéologie du Progrès en cette fin de XXe siècle.

La Technologie a toujours été l'emblème de l'avancement de l'Homme et de la Civilisation. À travers l'Histoire, elle a résonné aux notions de Progrès, de Renaissance et de Pouvoir (pour les privilégiés et les nations conquérantes). Le roman de Ballard vient questionner fondamentalement ce mythe de l'avancement en suggérant que les humains vivent dans une illusion de «civilisation» créée en effet par la toute-séductrice Technologie.

HIGH :RISE retrace l'expérience d'un protagoniste logé dans un édifice à étages pendant trois mois. Or, la trajectoire narrative et la navigation opérante du projet ne sont possibles que par des mouvements allant toujours vers le haut... Cette contrainte antithétique à notre orientation visuelle habituelle de lire de haut en bas intervient pour interroger les transformations du protagoniste face à son environnement et aussi nos propres accoutumances dans nos interactions avec la 'nouvelle' technologie du W3. Encore, les couches narratives du texte progressivement deviennent chaotiques, résistantes à la re-connaissance… Leur étrangeté est centrale à la construction narrative de ce projet web comme outil de communication conduit par le texte. Les textes deviennent singuliers et multiples, comme «distraits» par cette technologie qui les porte…


BIO

/Isabel Chang
/Conçue à Taipei, Taïwan, en 1975.
/Assemblée à Dallas, remodelée à Ithaca par des études en littérature anglaise à l'Université Cornel.
/Aujourd'hui productive à New York comme artiste.